Ce qui rend mon stage aussi génial, c'est que les jours passent et ne se ressemblent pas. Même si je fais une grande partie du travail de chez moi ou du Starbucks au coin de la rue, ou que je vais bosser chez mes collègues, on sort parfois des sentiers battus pour aller à des événements ou autres séminaires sur le vin...
Et c'est pourquoi en ce mardi torride de Juillet (sérieusement, il fera dans les 40°C en milieu d'après-midi), Mélanie - ma collègue déjantée - passe me chercher à 8h, au volant d'une voiture de location.
Destination: Niles, en périphérie de Chicago!
"Get in loser, we're going working!"
(Si vous ne connaissez pas cette référence, les Américains ferons des têtes horrifiées. Sérieusement, Mean Girl est pratiquement une religion ici!)
Niles, c'est un peu pour Chicago ce que Saint Jean d'Illac est pour Bordeaux: une petite ville en périphérie, calme et en apparence sans histoires.
La différence, c'est que ça fait très, très Midwest Américain. C'est un sentiment étrange, comme si j'avais débarqué au beau milieu d'un film... "Mais Cloé, c'est normal puisque les films viennent de la réalité!" dirait Manon, mon ancienne coloc du Chili.
Oui, bon... Je me comprends, ok?
Nous arrivons donc au Binny's, le magasin de vin de Niles, où nous rencontrons le directeur et l'équipe avec laquelle nous allons passer la journée. En gros, mon boulot aujourd'hui et de m'assurer que tout soit bien en place pour les conférences et les dégustations, de prendre quelques photos et de rester bien sagement assise au fond de la salle.
Cette fois-ci, pas question de déguster les vins: "Binny's a une politique très stricte, il vaudrait mieux que tu ne boives pas aujourd'hui." me chuchote ma collègue. Je comprends; après tout, je n'ai pas encore 21 ans. C'est un peu frustrant d'entendre parler des vins et de les voir passer sans pouvoir juger du nom par moi-même, mais la conférencière est tellement intéressante que finalement, c'est pas si gênant.
Non, je me suis pas endormie... J'ai juste fermé les yeux quelques secondes!
Bon. Sauf qu'entendre la même conférence de 3h deux fois dans la journée, surtout quand on a dormi une heure et demi la nuit précédente (Saleté de rapport de stage)... Même si la conférencière est ultra-douée, c'est pas fantastique. Ma collègue rit, et me dit que c'est normal, elle aussi elle a du mal à tenir; elle me désigne le directeur du magasin, qui, au coin de la pièce, rouvre les yeux avec un sursaut. Comme quoi, on peut être adulte et s'endormir en conférence!
A midi, entre les deux conférences, nous n'avons qu'une demi-heure de pause... Le directeur nous dit d'aller chercher des hambugers pour tout le monde à Booby's, situé au coin de la rue. Melanie adore, et n'arrête pas de poser plein de questions au gérant! "Oh! And why did you chose this name?"
La carte est plutôt magique elle aussi...
A l'intérieur, c'est esprit Midwest all the way: de gros Américains sont attablés à des tables trop petites pour eux, sur lesquelles reposent d'énormes pots de ketchup. J'adore!
Nous commandons nos burgers - "Big Boob" (Gros Sein) frites et Coca pour tout le monde, à l'Américaine - et retournons à la salle de conférence ou tout le monde engloutit son repas en quelques minutes avant de reprendre le boulot.
Booby's !
Après la conférence, nous partons déposer la présentatrice à l'aéroport. Elle était à New-York la veille, et sera à Los Angeles le soi-même... Sérieusement, cette fille est trop forte. Elle est Master Sommelier, la plus haute classification en vin possible: le concours est tellement difficile qu'il n'y en a qu'une cinquantaine dans le monde, dont à peine une dizaine de femmes! Du coup, elle voyage un peu partout aux Etats-Unis pour parler du vin et éduquer les Américains à "l'art de la dégustation."
Je veux son job!
Finalement, il est temps de rentrer à Chicago... On aura finit le trajet entière, malgré Melanie qui m'avait prévenue qu'elle était une très mauvaise conductrice - et qui l'avait prouvée très rapidement, en manquant de nous tuer 3 fois en moins de 5 minutes - et le fait qu'elle répondait à ses emails au volant, pendant que je gardais un oeil paniqué sur la route et tentais de contrôler notre trajectoire par la seule force de ma pensée.
"Careful, there's a car on the left!!! Oh, Gosh... RED LIGHT! STOP! No, no turn right. Right. OK good... Do you know how many people die texting and driving each year?"
N'empèche que la vue de Chicago en arrivant depuis l'autoroute en vaut quand même la peine.
C.
PS: Maman, amènes-moi mon permis quand tu viens me voir. Comme ça la prochaine fois qu'on ira à Niles avec ma collègue, c'est moi qui conduit.
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